jeudi 8 novembre 2007

The Usual Suspects


Keyzer Söze, l’homme le plus insaisissable de tout les temps, est la personnification du Mal. C’est du moins ce que cherche à nous faire croire Brian Singer qui, après un "Public Access" assez moyen, nous livre là un bijou de toute beauté, tant dans le scénario que dans les références qui lui sont liés. En effet, "The Usual Suspects" lorgne du côté de "Kiss Me Deadly" (En quatrième vitesse) ou "Double Indemnity" (Assurance sur la mort). Polar noir et sans faille, le film du cinéaste tout jeunot à l’époque ne cesse de nous surprendre par son incroyable maturité et son twist final impressionnant.

Intriguant et psychotique, le personnage phare de ce thriller à la dure est on ne peut plus mystérieux. Véritable mélange cosmopolite, de nombreuses personnes ont contribuées à l'apparence physique du tueur (réalisateur, cadreur, monteur et compositeur). Le budget alloué correspond à celui d'un film indépendant sans prétention, mais les techniciens chargés du plateur ont fait un travail incroyable: 35 jours de dure labeur pour terminer le bouclage du tournage, ce qui a permis d'élargir le budget restant dans une promo qui a ameuté les foules de nombreux horizons. Tout le monde s'est arraché le phénomène de société qu'est devenu "The Usual Suspects" lors de l'avant première à Cannes. Les critiques sont unanimes, les professionnels du métier restent sans voix. Ce film est LA grosse surprise du festival.

Christopher McQuarrie, ancien détective de profession et également scénariste de "Public Access", mais également scénariste et réalisateur de "The Way Of The Gun", s'est inspiré d'un fait divers afin d'alimenter son imagination créatrice. Keyzer Söze est ainsi identifiable au meurtrier sanguinaire John List, qui aurait massacré sa famille tout entière et se serait volatilisé durant 17 longues anées. Le titre est, quant à lui, un "plagiat" pur et simple du titre d'un article de journal lu lors de l'écriture du scénario. Le vrai miracle n'est pas tant dans la réalisation de Singer ou dans la musique absolument géniale composée par John Ottman, mais surtout dans le choix des acteurs. Gabriel Byrne revêt içi une nouvelle fois son costume de gangster après sa fabuleuse prestation dans le "Miller's Crossing" des frères Coen, Chazz Palminteri, qui a failli ne pas figurer dans le casting, nous montre sa prestance et une des facettes les plus impressionnantes que son talent peut révéler; quant à Kevin Spacey, il est tout naturel qu'il reçoive l'Oscar du meilleur acteur, aux côtés du créateur de son personnage qui recevra l'Oscar du meilleur scénario en 1996.

Sans contexte l'un des plus film les plus connus de l'histoire du cinéma contemporain, il prend vraiment toute son ampleur à la seconde diffusion, bien qu'inlassablement, vous dépasserez certainement la dizaine de projections après en être tombé amoureux tout comme moi...

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